La médecine esthétique évolue à une vitesse incroyable depuis une dizaine d’années. Grâce à internet, aux publications et aux congrès, chaque médecin qui en fait la démarche peut bénéficier de l’expérience de centaines d’autres médecins du monde entier.
Il n’y a pas si longtemps, cette spécialité se résumait grosso modo à combler les sillons nasogéniens et à paralyser grossièrement les muscles du haut du visage. Quel chemin parcouru ! Nous avons à présent tellement de possibilités techniques qu’il faut, à condition de bien les maitriser toutes, s’obliger à faire une analyse globale du visage afin de proposer une prise en charge individualisée qui donnera toute satisfaction aux patients.
Personnellement j’aime, lorsque je vois un patient ou une patiente pour la première fois, disposer d’une photo ancienne pour bien appréhender les transformations que le visage a subi sous les effets délétères du temps. Il m’est alors plus facile de comprendre comment je vais pouvoir redonner de la jeunesse à ce visage. En effet, et c’est une loi universelle, personne ne vieillit de la même façon. Ainsi, en appliquant toujours les mêmes techniques, il est impossible de proposer une prise en charge personnalisée qui est pourtant essentielle.
Par ailleurs, je suis convaincu à présent qu’il est très souhaitable de commencer les actes ‘’softs’’ de médecine esthétique le plus tôt possible. En effet, les techniques modernes ne se contentent pas de corriger les morsures du temps. Une approche intégrale du vieillissement cherchera au contraire, en plus de cette correction immédiate qui motive le patient ou la patiente, à proposer une véritable stratégie de prévention. Combien de patients me montrent régulièrement des photos datant de plusieurs années en arrière et qui démontrent, preuve à l’appui, qu’ils paraissent plus jeunes et plus en forme avec cinq ou dix ans de plus, grâce à la médecine esthétique ! Quoi de plus gratifiant que ces témoignages enthousiastes ?
Le botox, commencé assez tôt, prévient l’apparition des grosses rides frontales et du lion et lisse les pattes d’oie. Il évite que de véritables ‘’fractures’’ cutanées ne s’installent qui ne pourront plus jamais disparaitre. L’hydroxy-apatite, injecté chez le sujet encore jeune prévient la ptose et l’affaissement du visage par la fibrose cutanée qu’il induit. L’acide hyaluronique évite la formation et l’aggravation de gros sillons qui vieillissent énormément et prévient la squelettisation du visage. Enfin, les peelings, superficiels, le mésolift et la lumière pulsée en stimulant régulièrement la peau, engendre un renouvellement tel qu’ils empêchent cette peau de vieillir. Ainsi, en commençant relativement tôt à confier son visage à un médecin esthéticien expérimenté, c’est une véritable stratégie de prévention qui s’installe et permettra d’éviter des actes trop lourds dans l’avenir.
De plus, je pense que lors de la première consultation, il est nécessaire de bien évaluer le degré de vieillissement du patient ou de la patiente et de lui exposer ce qu’il y a lieu de faire pour l’améliorer. Même si cela sous entend d’effectuer plusieurs actes différents et donc un budget plus conséquent que celui prévu initialement. Je veux que vous soyez persuadé qu’il se s’agit en aucun cas d’une incitation à la dépense. Les actes de médecine esthétique sont onéreux (souvent en rapport avec le prix prohibitif des produits utilisés). Je m’engage donc personnellement à ne jamais proposer un acte qui n’apporterait rien d’intéressant. Je pense au contraire que le plus important est la satisfaction des patients.
Or, les personnes qui consultent pour la première fois viennent souvent avec une idée préconçue et une demande précise. « Je n’aime pas cette ride ! » sans prendre conscience de la véritable révolution qu’a subit leur visage en quelques années ! Ne répondre qu’à cette demande et combler LA ride en question, sans proposer une stratégie globale de tout le visage serait une erreur. Il est toujours possible de faire des échéanciers et d’échelonner les règlements, mais il est fondamental que le patient ou la patiente, ainsi que son entourage, constatent une réelle amélioration.
Avec une bonne dizaine d’année d’expérience de médecine esthétique, j’ai à présent un regard plus analytique des visages. J’ai appris à comprendre comment la lumière projetée sur un visage trahit toutes ses imperfections. Comment les ombres peuvent révéler une perte de substance qu’il sera possible de corriger. Comment les volumes se sont déplacés et ont alourdi le bas du visage au détriment du haut. Je pense que c’est dans cette direction qu’il faut travailler en essayant, chaque fois que cela est possible, de recréer, grâce aux produits volumateurs, le fameux triangle de la jeunesse.
Pour finir, lorsque je parle d’amélioration, cela ne veut pas forcément dire « résultat spectaculaire ». Sûrement pas. La médecine esthétique moderne se doit, bien au contraire, de rester subtile, douce. C’est plus l’effet ‘’bonne mine’’, l’effet ‘’bien reposé’’ qui est recherché. Une grande partie de la clientèle ne le dit pas à son conjoint ou à son entourage proche. S’il est difficile de « rajeunir » avec la médecine esthétique moderne (sauf avec le peeling profond), il est tout à fait possible de « rafraichir » le visage et de maintenir cet acquis, l’effet bonne mine, pendant plusieurs années.
Nouer une relation de confiance
En conclusion, effectuer un acte de médecine esthétique n’est pas une démarche anodine. Non pas eu égard aux risques encourus qui sont actuellement quasi négligeables. Non ! Il faut plutôt prendre conscience qu’il s’agit d’une volonté de préparer le présent, certes mais surtout l’avenir. Pour cela, une véritable relation de confiance doit s’établir entre le patient et le praticien. Le patient doit faire preuve de sagesse et ne pas attendre de son médecin des résultats irréalistes. Le praticien, en proposant les techniques les plus adaptées et en ayant un regard global et personnalisé, presque artistique, doit accompagner son patient vers un vieillissement harmonieux qui ne soit plus jamais, comme c’est si souvent le cas : un irrémédiable naufrage !
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